La Patagonie, terre grandiose et merveilleuse, en péril...

Publié le par albertoperegrino

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Devant de tels paysages, devant la toute puissance de la nature, mon cœur bat fortement. Belle, grandiose, indomptable, elle m’émerveille et m’effraie. La sensibilité exacerbée s’empare de mon coeur et le saisit de mélancolie, où s’y égrène une poésie élégiaque. Je souffle, je soupire, les larmes ne sont jamais très loin. La raison ? La poésie élégiaque insistante, l’incompréhension s’y mêle, la colère aussi, face à la paradoxale fragilité et la peut-être (probable ?) disparition de ces parcelles fabuleuses. La vénalité des gouvernants, de ceux entendons-nous bien qui prétendent œuvrer pour le bien commun, pour l’intérêt général, le capitalisme qui écrase tout, défigure, l’individu, son habitat, et n’a jamais fini détaler son absurdité, jusqu’à sa destruction finale, qui emportera, comble de sa nuisance, la terre entière, me font baigner dans une exaspération et une haine constantes.

Le drame, un drame comme tant d’autres…qui nous amènent tant bien que mal vers la destruction de la vie, pour le profit de quelques-uns, et la vanité occidentale. Le criminel, une multinationale européenne, HidroAysen, qui a entre ses mains le destin de toute une région du Chili - La Patagonie, et qui possède, aussi insensé que cela puisse paraître, l’eau de la région (rendue possible par ce cher dictateur Pinochet). Un projet de cinq barrages hydrauliques géants est ainsi prévu pour augmenter la production d’électricité dans plusieurs endroits de cette région magnifique et une des plus préservées – pour l’instant – par les ravages du capitalisme et de l’homme. Le 10 mai dernier, HidroAysen a reçu le feu vert de la commission d’évaluation environnementale au terme de trois ans de procédure. Ces constructions de barrages vont engendrer inéluctablement des destructions au sein d’un écosystème fragile et unique. En outre, cette électricité sera produite dans le sud du Chili pour les mines nordiques, qui en ont énormément besoin, afin d'extraire le cuivre, très rentable, effectuée par les gueules noirs chiliennes, paradoxalement sous-payées, sans couverture sociale, ou si peu, miséreuses, exploitées, sacrifiées sur l’autel du capital. L’exploitation de l’homme par l’homme, dans toute sa splendeur, dans toute sa décadence, pour une production toujours plus folle, pour un profit toujours plus grand, pour des besoins occidentaux toujours plus vains, pillant inexorablement les ressources du sud, sans pensées aucunes pour le long terme et leurs prochains.

Face à ce futur saccage, les habitants de la région de Patagonie manifestent, et sont soutenus par des compatriotes nordiques solidaires, et l’Etat, lui, censé œuvrer pour le bien de la Nation, pour le bonheur de ses citoyens, va, encore une fois, à l’encontre de son devoir, et réprime à coups de matraques frénétiques son peuple légitimement descendu dans les rues, sur la place. A quand la démocratie real ? A quand l’émancipation totale de l’individu ? L’Etat ne nous écoute pas, n’écoutons plus l’Etat.

 

Pour les intéressé(e)s, voici le lien d’un article qui vous donne une très bonne idée de la situation en Patagonie, par la journaliste Christina l’Homme sur rue89 : http://www.rue89.com/alma-latina/2011/05/19/en-patagonie-les-chiliens-se-revoltent-pour-defendre-leur-eau-203967

 

Image tirée de Google Earth.

Publié dans Actualité

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